Pas comme ces excités du bocal, les cormorans qui arrivent sur notre bras de Seine en escouades et qui sèment la zizanie en criant et en plongeant dans tout le sens. Quelle tristesse, aucune éducation… Sans compter qu'après leur passage, il ne reste rien qui vive sous la surface ; en tout cas, rien qui soit mangeable à peu près proprement car il ne reste que les gros poissons et ceci me désespère.
Nous en sommes alors réduits à enfourner dans notre bec gracile des proies de tailles délirantes que nous avons toutes les peines du monde à déglutir… Le ridicule ne tue pas certes mais nous avons le sens de l'élégance, c’est inné. Vous nous avez bien regardé ?
On ne peut être perchés aussi hauts et s’abaisser à de vils instincts, vous en conviendrez.
Nous vivons en collectivité mais nos héronnières sont le nec plus ultra de ce que vous pourrez trouver en termes de nids et puis, nous n’y allons que pour dormir ou pour nourrir nos petits, sinon, nous sommes solitaires et nous passons la journée à l'écart, perché sur une branche pour nous délecter de poissons.
Vous avez de la chance de nous revoir, savez-vous que notre espèce avait presque disparu de France dans les années 70 ?
Nous étions chassés et considérés comme nuisibles à cause de notre consommation de poissons. Soit disant, nous étions trop voraces !
Encore heureux, vous avez finis par entendre raison et nous voilà de retour, tranquilles et majestueux.