Je suis aux aguets du moindre mouvement sur le plancher des vaches. Ne vous y trompez pas, j’ai beau être à peine plus gros qu’un pigeon, je suis un prédateur fantastique qui fond sur mes proies, des campagnols ou de gros insectes, à la vitesse de l'éclair, dans une précision infinie.
J’ouvre mes serres et je m’empare du malheureux qui aurait eu l’idée de passer par là ; alors, je l'emmène sur un promontoire… La suite est digne d’un film d'épouvante... Bref !
Les populations de faucon crécerelle sont une belle illustration de l'interdépendance des espèces.
En Europe, nous ne sommes pas véritablement menacés mais bon, comme pour l’ensemble du règne animal, on ne peut pas dire qu’on est au mieux de notre forme, c’est un appauvrissement général des milieux.
La monoculture, l'élevage intensif qui dissémine nitrates ou vermifuges dans l’ensemble des écosystème, qui acidifient les sols et tuent les micro-organismes, freine le développement des insectes, des micro-mammifères et forcément, de leurs prédateurs dont je fais partie. Tout est lié.
C’est en France que je suis le plus répandu ; à elle seule, la France compte près d’un tiers de la population d’Europe.
Il faut dire qu'au vu de ce que vous faites de vos renards, on ne manque pas de proies!
Pour notre protection, il faudrait une vision holistique : préservation de zones de cultures extensives, de friches et de jachères non traitées, maintien de prairies permanentes et de milieux bocagers, par exemple. Des mesures agri-environnementales générales qui peuvent profiter à tous.